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12/11/2020

Les voix discordantes

 

 


illustration lion masque4.jpgComment une minorité pourrait-elle avoir raison contre la majorité ? Ou bien: comment la majorité pourrait-elle se tromper ? Pour l’animal social porté au conformisme qu’est l’être humain, ces questions sont cruelles. Faire confiance à la majorité est rassurant. Pencher pour une opinion minoritaire, à l’inverse, met mal à l’aise. C’est pourquoi, en stratégie de manipulation, il convient de donner toujours une apparence d’unanimité à la thèse que l’on veut promouvoir.

 

Face à ces stratégies de fabrique du consentement, il convient pour raison garder de se demander d’abord si ce qui est présenté comme unanime l’est vraiment. Autour de la « crise sanitaire », nous avons pour soutenir la politique du Gouvernement un magnifique consensus des experts qui ont fait leur niche des plateaux de télévision. S’il leur arrive d’être critiques, c’est pour en réclamer davantage: mettre le masque chez soi, ne pas manger à la même table ou en même temps, confiner plus sévèrement, plus longtemps, etc. Ce consensus des plateaux peut faire illusion dans la mesure où, mal aimées des médias, les voix discordantes semblent ne pas exister. La vérité est que l’accès aux ondes ou aux colonnes - et de plus en plus souvent aux grands « réseaux sociaux » - leur est fermé. C’est une première forme de censure. Si vous voulez avoir le vrai paysage des questions et des débats, c’est à vous de multiplier vos sources d’information.

 

La première voix qu’on a essayé de faire taire, en l’affublant systématiquement du titre de « professeur controversé de Marseille », est celle de Didier Raoult. Le mot « controversé » est cette invisible goutte de poison que les organisateurs du consensus savent distiller. Vous remarquerez son apparition dès que quelqu’un ne partage pas les thèses autorisées. A la vue de ce mot, évidemment, les âmes pures changent de trottoir de peur d’être contaminées. Patron d’un IHU qui a un rayonnement mondial, Didier Raoult fait un point hebdomadaire de la situation sanitaire sur YouTube. Or, une ou deux éditions en ont été supprimées par YouTube. Jusque là, je n’avais pas imaginé que cette plate-forme disposât de savants d’un niveau tel qu’il lui permette de censurer des professionnels aussi considérables que Raoult et son équipe qui, contrairement à certains membres d’un certain Conseil scientifique, n’ont pas un sou à gagner dans l’affaire. Dans le doute, je conclus que la censure a d’autres motivations que celles de la vérité. Pour ceux qui l’ignoreraient encore, j’ajoute que Sanofi refuse depuis plusieurs jours de livrer l’IHU de Marseille en hydroxychloroquine, ce qui ne manque pas de surprendre attendu qu’il y a des malades à soigner, que le refus de vente en France est un délit et qu’il ne semble pas qu’à Marseille on gaspille cette substance ou que l’on s’en soit servi comme poison comme d’autres pourraient l’avoir fait avec le Rivotril.

 

Mais, si l’on a focalisé le tir sur Raoult, c’est possiblement pour faire taire et oublier tous les autres, moins connus, qui ruent dans les brancards et sont de plus en plus nombreux. Ceux-là ne vous seront pas servis sur un plateau de télévision. Il faut aller sur le Net. Et encore, la censure faisant son œuvre comme je viens de le mentionner, il est parfois nécessaire de pousser au delà de YouTube, Viméo et Facebook. Parmi les grands médias, il faut le dire, seuls France Soir et, grâce à André Bercoff, Sud Radio sauvent l’honneur de la profession. Vous y retrouverez assez facilement les Tontons flingueurs que sont les professeurs Toussaint, Toubiana et Péronne, dont on ne peut prendre les opinions à la légère. Le dernier cité, sanctionné pour crime de liberté d’expression, vient de se faire destituer de la vice-présidence et de la présidence du conseil scientifique d’une association professionnelle dont il était le cofondateur. Devant cette exécution arbitraire, une trentaine de membres du collège des professionnels médecins et chercheurs ont démissionné dans la foulée. La liberté d’expression et le débat scientifique, aujourd’hui, dans notre pays, c’est « Règlement de comptes à OK Corral ».


L’origine du virus: circulez, il n’y a vraiment rien à voir ?
Ce que dit le Journal du CNRS

 

Avant d’aller plus loin, j’ai envie de faire un détour par la genèse de l’histoire, car la façon dont on a, d’un tour de main, étranglé le canard est tout-à-fait intéressante. L’étude indienne qui, la première à ma connaissance, a soulevé la question d’une chimère échappée d’un laboratoire a été promptement mise sous le boisseau. Ses auteurs ont dû se rétracter. Notre prix Nobel, le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du SIDA, qui, aidé du mathématicien Jean-Claude Perrez, trouvait lui aussi l’hypothèse valable, a été jugé gâteux. Il faut voir la campagne de dénigrement qui a été orchestrée contre lui: si l’on avait pu le boucler dans un EHPAD avec une bonne dose de Rivotril, on l’aurait fait. Voyons ! Tout le monde sait que Wuhan est d’abord célèbre pour son marché alimentaire où l’on peut acheter du pangolin et de la chauve-souris: pourquoi suivre les billevesées des complotistes! Après ce tir de barrage, évidemment, tout le monde a plongé aux abris et s’est tu: qui a envie de servir de cible aux snipers ? Cependant, si l’on suit la littérature anglophone, on peut voir que l’hypothèse de la chimère n’a pas été écartée aussi brutalement qu’au pays des Droits de l’Homme. En juin, par exemple, une publication du chercheur norvégien Birger Sørensen et du cancérologue britannique Angus Dalgleish, dans la Quarterly Review of Biophysics, qualifiait bien le COVID-19 de chimère. Mais, même en France, en définitive, l’hypothèse n’est pas vraiment enterrée. Dans le Journal du CNRS du 20 octobre 2020, le virologue Étienne Decroly admet que la question de l’origine du virus se pose sérieusement et, après avoir énuméré les raisons pour lesquelles il était normal de le penser naturel, finit par dire: « On ne peut donc pas exclure que cette insertion résulte d’expériences visant à permettre à un virus animal de passer la barrière d’espèce vers l’humain (…) ».

 

Et s’agissant de la sécurité des laboratoires, peut-il nous rassurer ? « Même s’il s’avère que la pandémie de Covid-19 est finalement le résultat d’une zoonose « classique », plusieurs incidents ayant conduit à des sorties accidentelles de virus depuis des laboratoires ont été documentés ces dernières années. Un des cas les plus connus concerne le virus Marburg, issu d’une contamination par des singes sauvages. La pandémie grippale de 1977 en est un autre exemple. Des études génétiques récentes suggèrent qu’elle aurait résulté de la sortie de laboratoire d’une souche virale collectée dans les années 1950. Et plus récemment, plusieurs sorties accidentelles de SARS-CoV étudiés dans des laboratoires ont été rapportées dans la littérature, même si elles n’ont heureusement donné lieu à aucune épidémie importante. » (1)


L’étude frauduleuse de The Lancet
Scandale mondial qui, étrangement, reste sans suites


La fausse étude de Surgisphère, une société aux adresses changeantes, composée d’une poignée de pieds nickelés, a été publiée le 22 mai 2020 par The Lancet qui l’a retirée précipitamment le 4 juin (2) lorsqu’il devint évident que les 95000 données qu’elle prétendait analyser avaient été fabriquées de toute pièce. C’est l’Australie qui a tiré la sonnette d’alarme en constatant que les statistiques la concernant étaient complètement fausses. J’imagine l’anathème de complotisme que les grands serviteurs de la vérité auraient jeté sur les imprudents qui l’auraient prématurément dénoncée ! Pensez donc: suspecter la bientôt bicentenaire et prestigieuse revue The Lancet, référence mondiale du sérieux scientifique, de laisser passer un bobard ! Cela reste un mystère, mais c’est bien ce qui est arrivé. Mais, malgré sa brève existence, le bobard a permis à l’OMS et à certains gouvernements de prendre des décisions radicales contre le traitement à l’hydroxychloroquine. Ce qui interroge, c’est qu’on ne soit pas ou pas entièrement revenu sur ces décisions une fois dévoilé le caractère frauduleux de l’étude. A croire qu’on n’attendait pas autre chose de cette publication qu’une fenêtre de tir de quelques jours. Mais, ce bobard, qui l’a donc mandaté et financé ? La chaire William-Harvey du Brigham and Women’s Hospital (Boston), qu’occupe le Dr Mandeep Mehra, auteur correspondant de l’étude de Surgisphère, a reçu de donateurs privés la somme de deux millions de dollars sans affectation particulière. C’est une somme nettement insuffisante pour produire une étude de l’ampleur revendiquée mais elle pourrait constituer une rémunération convenable pour écrire une fiction. Une enquête a-t-elle été diligentée et des poursuites engagées contre les faussaires ? Il ne semble pas, et - à l’heure ou j’écris - le Dr Mandeep Mehra est toujours inscrit à l’organigramme de l’établissement.

 

Revenons-en à notre quotidien de misère tel que nos pouvoirs publics l’ont organisé pour notre bien

 

La vie s’enfonce dans la morosité du reconfinage. Nos Pères Fouettards, le sourcil culpabilisateur éternellement crispé, nous menacent de fêtes sans famille, sans ami, sans messe, sans réjouissances, avec peut-être, à la place du Père Noël, des descentes de police dans l’espace privé afin de vérifier que vous portez bien le masque chez vous. L’économie de notre pays va à la ruine. La pauvreté gagne et gagnera encore davantage. Demain, la France sera la nouvelle Grèce de l’Europe. Mais, c’est clair, pour nos dirigeants qui nous aiment tant, notre protection n’a pas de prix.

 

En parlant de prix, savez-vous que les 500 000 doses de Remdesivir achetées pour 70 millions d’euros par la Communauté européenne dans des conditions opaques (3), viennent d’être gratuitement distribuées dans nos hôpitaux avec un encouragement à les utiliser ? Je rappelle qu’au terme des tests, la substance a été jugée inefficace contre le coronavirus et dangereuse pour les reins (4). Mais l’annonce de l’arrivée de ce faux remède miracle avait donné un coup de fouet à l’action de Gilead, preuve qu’il avait quand même des vertus.

 

Avec le vaccin, va-t-on vers un nouveau scénario à la Remdesivir ? Si tout va mal dans ce monde - principalement l’humanité et l’écosystème - il suffit d’annoncer qu’un vaccin va sortir, « efficace à 90% », pour que les bourses retrouvent une nouvelle jeunesse. Comment peut-on affirmer qu’en quelques mois un vaccin efficace et sans danger a pu être mis au point ? Comment peut-on l’affirmer alors que le virus ne cesse de muter ? Comment peut-on l’affirmer alors qu’une équipe internationale de chercheurs vient de découvrir un gène caché au sein de ce virus, qui en expliquerait sa résistance ? (5). En attendant, par un curieux concours de circonstances, le patron du laboratoire concerné a revendu après cette annonce, pour 5,6 millions de dollars, 62% des actions qu’il détenait sur sa propre compagnie. Un bon « tiens » vaut mieux que de « tu l’auras ». Et la Communauté européenne réédite le coup du Remdesivir en achetant pour notre cadeau de Noël 300 millions de doses (6). 

 

C’en est trop pour vous ? Votre image du monde ne vous permet pas de me suivre jusque là ? Tout est cependant « sourcé ».


Voix discordantes, information et discrimination

 

Les voix discordantes, dès le début de l’épidémie, il y en eut d’autres que celle du professeur Raoult. Mais l’Ordre des Médecins qui est peut-être dans une relation trop fusionnelle avec certains pouvoirs ou certains intérêts, les a presque toutes réduites au silence. Convocation, remontrance, mise au pas et, la prochaine fois, si l’on ne s’est pas rangé, radiation et interdiction d’exercer. C’est au point que certains médecins ont préféré se radier eux-mêmes et changer de métier (7). A-t-on le droit de s’étonner que cette noble institution vichyste, prompte à jouer les gendarmes, n’ait pas davantage protesté quand la liberté de prescriptions des généralistes a été châtrée par le Gouvernement ? Une telle négation de la compétence et une telle atteinte à l’honneur de nos médecins, sans parler des répercussions sur la prise en charge des patients qui se sont retrouvés à encombrer les hôpitaux, ont-elle été sanctionnées ? Que nenni.

 

Avez-vous entendu parler de la tribune des 300 personnalités, dont un bon nombre issues du milieu médical, que le JDD devait publier et à laquelle il a préféré substituer les vaticinations d’une poignée de conformistes ? Je l’ai reprise sur mon blog: http://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/archive/...


Sur la gestion de la « crise sanitaire », j’ai trouvé personnellement pertinentes les observations de Jean-Dominique Michel, copieusement dénigré par les hyènes qui gardent le temple de la vérité officielle: https://jdmichel.blog.tdg.ch/. Jean-Dominique Michel est l’auteur d’un appel dont il y a fort à parier qu’il n’est pas davantage tombé sous vos yeux que la tribune des 300. Le voici, relayé sur le blog d’un médecin que je connais personnellement, le Dr Alain Joseph: https://jesuismalade.org/2020/10/02/message-a-m-olivier-v...


S’agissant des médecins, s’ils ne se sont pas fait encore remarquer par une action collective spectaculaire, en revanche ils sont maintenant une kyrielle à contester la façon dont le Gouvernement présente les données de l’épidémie et le choix des moyens qu'il met en oeuvre contre le péril. Avez-vous entendu parler du Dr Alain Houpert, médecin et sénateur de la côte d’Or, qui s’est élevé contre la fraude dont The Lancet s’est rendu coupable, indûment exploitée par les pouvoirs publics ? Avez-vous entendu parler du collectif « Laissez-les prescrire », créé par le Dr Martine Wonner, médecin, députée, exclue du groupe LaREM et insultée par le Ministre de la Maladie pour avoir elle aussi commis le crime de liberté d’expression ? Et du Dr Violaine Guérin, co-fondatrice de ce collectif ? Son interview vaut la peine d’être lu: http://www.francesoir.fr/opinions-entretiens-societe-sant... Et du Dr Olivier de Soyres, médecin réanimateur à Toulouse, qui « désespère d’entendre la voix de la raison et de la liberté » ? (8). Et du Dr Alexandra Henrion-Claude, ancienne directrice de recherche à l'INSERM, qui juge la gestion de la crise "complètement disproportionnée" (et qui soutient la thèse d'un virus fabriqué) ? (9)

 

Parmi beaucoup d’autres, je remarquerai particulièrement le jeune Dr Louis Fouché, médecin anesthésiste-réanimateur, que les autorités ont tenté de faire taire et que certains perroquets traitent évidemment de complotiste. Mais vous avez maintenant compris: est complotiste toute personne qui n’accorde pas sa confiance aveugle à la politique gouvernementale, qui a des doutes sur ses intentions véritables et qui veut en exprimer les raisons. Les gardiens de la vérité officielle ont même établi une liste de termes et d’expressions qui permettent de reconnaître les complotistes de loin ! Par exemple, caractériserait cette engeance diabolique l’utilisation de mots comme « narration » et de verbes comme « ré-informer ». Mais, vous l’aurez aussi compris, jeter l’anathème sur certains termes est un moyen de brider l’expression des oppositions. Bientôt, s’agissant du personnel politique, utiliser le mot « mensonge » sera considéré comme la signature du conspirationnisme. Pour en revenir au Dr Fouché, je lui ai trouvé une liberté de ton, une finesse d’analyse et une culture bien au delà de sa spécialité, qui explique sans doute sa capacité à remettre les choses dans un contexte plus large. Il est lui aussi créateur d’un collectif: RéInfoCovid qui réunit 350 chercheurs, scientifiques et médecins. Vous pouvez faire sa connaissance ici: https://www.youtube.com/watch?v=-1YVIYXXmew .

 

Parmi les initiatives que nous devons à la « crise sanitaire » - ou plutôt à sa gestion par les pouvoirs publics - on ne peut passer à côté de l’Association Bon Sens (à ne pas confondre avec Le bon sens) qui, en quelques semaines, a réuni plus de 20 000 adhérents, acteurs de la société civile : https://bonsens.info/.

 

Je ne peux pas non plus vous laisser ignorer cette éminente source d’informations - complotistes évidemment - qu’est la chaîne de Silvano Trotta: https://odysee.com/@SilvanoTrotta:f?order=new. Constamment censuré sur YouTube où le nombre de ses « followers » devenait gênant, Silvano a dû migrer vers d’autres plates-formes. On peut ne pas être d’accord avec tous ses points de vue, mais les informations qu’il rassemble sur la crise sanitaire en France et dans le monde sont aussi précieuses que vérifiables.

 

Pour conclure cette chronique sans doute roborative, je ne peux que vous inviter à voir le film - évidemment controversé - Hold up : https://vimeo.com/ondemand/holdupledocumentaire .

 

Comme le dit l’excellent Franck Lepage: voir des complots partout ne vaut pas mieux que de n’en voir nulle part. A vous de vous faire votre opinion!

 

(1) https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-question-de-lorigin...

(2) https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ces-sept-pe...

(3) Mme Rivasi: https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-9-2020-00...

(4) https://www.sciencemag.org/news/2020/10/very-very-bad-look-remdesivir-first-fda-approved-covid-19-drug et https://www.europe-israel.org/2020/11/science-mag-devoile-le-scandale-du-remdesivir-lue-dont-la-france-a-achete-le-8-octobre-pour-12-milliards-deuros-de-remdesivir-alors-que-le-9-octobre-lessai-de-loms-revelait-quil-etait-i/

(5) https://up-magazine.info/le-vivant/sciences/72915-covid-1...

(6) https://www.ladepeche.fr/2020/11/11/vaccin-de-pfizer-leur...

(7) https://actu.fr/occitanie/cahors_46042/covid-19-coup-tonn...

(8) https://www.lesalonbeige.fr/docteur-olivier-de-soyres-le-...

(9) https://lilianeheldkhawam.com/2020/10/27/et-si-le-sars-co...

20/08/2020

Du nécessaire usage de notre intelligence

 

 

 

Après avoir choisi de me taire sur cette étrange crise politico-sanitaire que nous traversons et dont nous ne savons même pas si nous verrons un jour l’autre rive, j’ai décidé de me lâcher.

 

Il est d’usage de s’en remettre à l’autorité, avant-hier c’était à celle incarnée par les prêtres, de nos jours c’est à celle qui arbore l’étiquette « scientifique » ou plus largement l’adjectif « expert ». Car nous avons désormais la chance d’avoir, dans une myriade de domaines, des experts - et qui parlent. Nous avons même des experts d’experts, entendez par là ceux qui jugent de l’expertise des autres, et depuis peu des experts de la vérité sans doute inspirés par le bon vieux temps de la Pravda soviétique.

 

Sans aucun doute, s’en remettre à une référence extérieure facilite la vie. Cependant, pour conserver cette bienheureuse paix de l’âme, il convient d’avoir des sources d’information homogènes et de ne surtout pas s’en éloigner. Et, encore, il peut arriver que cela ne suffise pas: les mêmes experts, sur le même plateau, peuvent nous gratifier d’affirmations aussi péremptoires que contradictoires avec celles de la veille, sans même ajouter à leur revirement l’aveu qu’ils se sont précédemment trompé. Vous l’aurez peut-être remarqué: l’autorité change de discours mais ne reconnaît jamais son erreur. C’est vous qui avez mal entendu. Avoir autorité, c’est être infaillible. La crise sanitaire a en outre surexcité la tendance à oublier le principe cartésien du doute pourtant à l’origine de toute véritable démarche scientifique. Il est vrai que, dans notre univers où ce qui compte, outre les prébendes, est d’occuper quinze minutes d’antenne, il vaut mieux proférer des stupidités bientôt oubliées par des téléspectateurs distraits que garder le silence.

 

Je n’ai pas de connaissances médicales, cette crise sanitaire m’intéresse du point de vue anthropologique et politique. C’est un puzzle aux pièces étonnamment disparates. J’ai vu les affirmations « scientifiques » les plus contradictoires et, sur les réseaux dits « sociaux » le développement d’une censure inouïe appuyée par un déchaînement de trolls de tout poil. Je me suis demandé pourquoi la carence statistique de la mortalité grippale de cet hiver - hormis l’enregistrement de soixante-douze personnes décédées en réanimation - ne suscitait aucune question de quiconque. J’ai comparé la cotation officielle de l’hydroxychloroquine et du Doliprane en termes de dangerosité. J’ai vu le Gouvernement interdire à nos médecins de pratiquer leur art librement, au mépris de leurs compétences et de leur pratique, et mettre sous le boisseau ce qu’ils pouvaient faire remonter de leur expérience du terrain. Je pourrais rajouter bien d’autres incongruités qu’un regard quelque peu distancié n’a guère de mal à relever. Comme de prétendre tester un protocole de traitement alors qu’on ne le respecte pas. Comme de rappeler tout ce qui limite la vie: les « gestes barrières », la distanciation, le masque, le gel hydro-alcoolique, mais de négliger ce qui la nourrit : s’aérer, aérer ses poumons et les lieux où l’on vit, donner de l’activité à son corps, à son coeur et à son esprit. Quant à ce qui peut renforcer le système immunitaire et qui est scientifiquement documenté, comme la prise de zinc et de vitamine D3, autant attendre d’un perroquet qu’il nous parle de l’histoire de l’impressionnisme russe. Malgré cela, globalement, prédomine encore chez le bon peuple cette déclaration que j’ai entendue plusieurs fois: « Je ne suis pas médecin, alors j’écoute ce que disent les médecins ». Mais lesquels écoutez-vous ? A moins de s’en remettre exclusivement aux mandarins patentés du vingt-heures, ce qui apporte, il faut le reconnaître le repos de l’esprit, comment ne pas voir que l’étiquette « scientifique » ou « expert » recouvre une extraordinaire hétérogénéité d’opinions, pour ne pas parler d’idéologies ou d’intérêts ?

 

Quoi de plus rassurant, n’est-ce pas, qu’un monsieur qui a le titre de chef des urgences à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris ? Quand une telle autorité déclare sur CNEWS le 25 mai: « Cette étude (…) est en fait de très bonne qualité », on est porté à lui faire confiance. Or il s’agit de l’étude que la prestigieuse revue scientifique The Lancet, honteuse, retirera en catastrophe de ses publications quelques jours plus tard. Au cas où vous n’auriez pas suivi l’affaire, ce document qui jetait l’anathème sur le Plaquénil et donnait sa bénédiction au Remdésivir de Gilead, prétendait être le produit du traitement par une intelligence artificielle de 96000 dossiers médicaux obtenus auprès de 1200 partenaires du monde hospitalier. Or elle avait été réalisée dans le style quick and dirty par une obscure officine à l’identité fluctuante, ne disposant pas des moyens informatiques nécessaires et ne comptant que cinq salariés, dont une ex-modèle de sites érotiques. On a le droit de se demander par quels mécanismes étranges la vigilance renommée de The Lancet a été surprise et si de tels mystères ne sont pas à l’oeuvre ailleurs.

 

Sur la chaine de télévision espagnole Mañana, j’ai vu une scène surréaliste: une présentatrice s’efforce de faire dire à un brave médecin hospitalier qui freine des quatre fers que la situation vire à l’apocalypse. Il a beau affirmer qu’il n’y a plus lieu à dramatiser, lui fournir ses chiffres et ceux des trois cents professionnels avec lesquels il est en relation suivie en Espagne, la dame s’acharne. A quoi joue-t-on ?

 

Aux Etats-unis, au mois d’avril, Scott Jensen, sénateur du Minnesota et médecin, critique sévèrement les statistiques publiées par les Centers for Disease Control: selon lui, les médecins hospitaliers mentionnent abusivement le Covid comme cause des décès. Il cite des cas de morts violentes - accidents ou assassinats - classées dans la colonne Covid parce que le défunt en était « probablement » atteint. « D’évidence, conclut-il, les statistiques ne sont pas fiables ». Il se fait aussitôt incendier, injurier, censurer par les dénicheurs de fakes, chasseurs de complotistes et autres gardiens de la vérité ultime. Le 1er août, le directeur du CDC, Robert Redfield, finira par reconnaître la dérive que Jensen dénonçait. Dans certains Etats, ce sont pas moins de 3000 décès qui ont été requalifiés. Même phénomène au Royaume-Uni où ces mêmes statistiques ont été considérablement dégonflées.

 

L’observation directe ne manque pas non plus d’intérêt. J’entends périodiquement sur France Musique un storytelling financé par le Ministère de la Santé : « René prépare le barbecue ». René est un grand-père qui attend la visite de ses enfants et petits-enfants. Mais, attention, papi René est une « personne à risque »! Respectez les gestes barrières ! « On aime ses proches, alors on ne s’en approche pas ! » Comme chaque année, depuis le début des vacances, soit bientôt depuis deux mois, la population de notre ville a été multipliée par quatre voire par cinq par l’afflux des estivants. Compte tenu de la durée moyenne des séjours, cela signifie que beaucoup plus de personnes venant d’ailleurs auront au bout du compte villégiaturé chez nous. Les familles, les amis se retrouvent, parfois dans les mêmes logements, font des virées en voiture ou à vélo, prennent un pot au bistro, vont à la plage, piqueniquent, jouent à la pétanque, barbotent dans la piscine familiale, - et des centaines de René font des barbecues. Malgré cette débauche de convivialité - et je n’ai pas évoqué la sexualité estivale, notamment adolescente - une campagne de tests ayant rallié près de 4000 volontaires vient de faire apparaître douze « cas », soit 0,3 %. J’ai mis le mot « cas » entre guillemets car, du point de vue de la sémantique générale, ce mot est justement un « cas » intéressant. Que recouvre-t-il au juste ? Des gens malades, un peu, beaucoup, pas du tout ? Pourquoi une telle imprécision a-t-elle été choisie ? Pourquoi les média se contentent-ils de reprendre le terme sans l’expliciter ? Les statistiques de l’ARS pour la Vendée, à la date du 14 août, montrent qu’il reste huit patients hospitalisés (le « stock » continue de diminuer), un patient en réanimation et aucun nouveau patient hospitalisé ou en réanimation. A quoi joue-t-on ?

 

Sur notre Remblai, les promeneurs doivent porter le masque. Aux terrasses des cafés du même Remblai, où les gens sont beaucoup plus proches et de surcroît statiques, on n’a pas à le mettre. Je ne juge pas, je me réjouis même que nos commerces puissent vivre car l’année aura été périlleuse pour eux et elle n’est pas finie, mais je constate une incohérence parmi d’autres - et ce n’est pas la pire. A marée haute, sur la plage, la densité humaine n’est guère plus élevée qu’aux terrasses des cafés et, en plus, on ne saurait trouver d’espace moins confiné et mieux ventilé. Je ne parle même pas des baigneurs, toujours très clairsemés. Cependant, la plage a été interdite à marée haute. De plus en plus de communes en France décrètent l’obligation du port du masque à l’extérieur, comme Toulouse, y compris parfois pour les personnes qui se livrent à une activité physique. On envoie même cent trente CRS en renfort à Marseille pour faire respecter l’emmusèlement de la population. Interrogé sur Sud Radio, Stéphane Gayet déclare: « Pour moi, c’est une mesure qui ne se justifie pas. » Qui est Stéphane Gayet ? Le dernier complotiste à la mode ? Un négationniste ? Peut-être. Il s’agit en tout cas d’un expert puisqu’il est infectiologue au CHU de Strasbourg. Je repose la question: à quoi joue-t-on ?

 


Je m’arrête là. Je suis un citoyen policé, qui respecte par conviction la République et par principe ses lois. Mais, pour ce faire, je n’ai pas besoin de museler mon esprit. J’entends au contraire le garder libre, lucide et aussi acéré que nécessaire. Mon intuition me dit que c’est la véritable urgence pour les mois qui viennent.